Troubles du langage écrit : rencontre avec Claire Fontaa et Léna Sérazin
Par So Spitch
Chez So Spitch, on le sait : les troubles du langage écrit (LE) peuvent parfois donner des sueurs froides. Entre bilans complexes et rééducations qui ressemblent à un casse-tête, les orthophonistes sont souvent en quête de solutions claires et efficaces.
C’est là qu’interviennent Claire Fontaa et Léna Sérazin. Ces deux orthophonistes viennent de lancer une formation qui promet de transformer la prise en charge des troubles du LE. On s’est faufilés dans leur emploi du temps pour discuter avec elles. Entre anecdotes, confidences et explications, elles nous dévoilent tout.
Allez, c’est parti !
🧠 So Spitch : Salut Claire, Léna ! On est super contents de bosser ensemble déjà et de vous avoir avec nous pour cette interview. On va commencer direct avec une question qu’on s’est beaucoup posée : pourquoi avoir choisi de créer une formation sur les troubles du langage écrit ?
Claire Fontaa : Salut ! En fait, cette idée est venue de plusieurs échanges que j’ai pu avoir avec des collègues. Beaucoup disent qu’elles se sentent perdues face à ces troubles, que c’est trop scolaire ou qu’il leur manquerait une sorte de trame.
Certaines se demandent même si c’est vraiment à nous, orthophonistes, de nous en occuper, ou si ce n’est pas plutôt le travail des enseignants. Moi, j’ai souvent eu ce sentiment au début de ma pratique, et ça m’a poussée à chercher des réponses.
Avec ma thèse, j’ai trouvé des méthodologies claires et basées sur des preuves, qui ont tout changé pour moi. Et cette formation, c’est une façon de partager ça, de montrer que tout peut être structuré et logique, même dans un domaine aussi complexe.
Léna Sérazin : Oui, c’est exactement ça. Ce que je remarque souvent, c’est que beaucoup d’orthophonistes ont le sentiment de “bricoler”. On utilise une boîte de jeu par-ci, un exercice par-là, sans vraiment avoir de progression claire. Ça marche parfois, mais souvent, ça manque d’impact à long terme.
Ce qu’on veut avec cette formation, c’est donner une méthode, une structure qui permet de savoir quoi faire, dans quel ordre, et surtout pourquoi. Ça fait gagner du temps, et ça rend la prise en charge beaucoup plus efficace.
🧠 So Spitch : Ça fait écho à pas mal de choses qu’on entend sur le terrain, effectivement. Et pour les orthophonistes qui hésitent encore, vous diriez que votre formation se distingue comment ?
Claire Fontaa : Elle est hyper concrète. On ne donne pas seulement des concepts ou des théories, on montre comment les appliquer. Par exemple, dans un épisode, on parle de la rééducation de la fluence. On explique ce qu’est la méthode de la lecture répétée, pourquoi elle marche, et comment l’adapter en cabinet. C’est vraiment pensé pour être directement utilisable.
Léna Sérazin : Et surtout, elle est progressive. On part des bases, comme les classifications et le bilan, pour aller vers des choses plus pointues : la précision, la fluence, la compréhension, puis l’orthographe. Chaque saison correspond à une étape-clé, et chaque épisode traite un point précis. Les orthophonistes peuvent piocher dedans selon leurs besoins, mais tout est conçu pour s’emboîter.
🧠 So Spitch : Vous avez donc suivi le format “saisons et épisodes”, qui est un peu notre signature chez So Spitch. Qu’est-ce que vous en avez pensé ?
Léna Sérazin : Honnêtement, c’était un match parfait. Ce format nous a permis de structurer la formation de manière logique et fluide. Par exemple, la première saison est dédiée aux bases : comprendre les troubles du langage écrit, les évaluer correctement. Ensuite, chaque saison explore une étape de la rééducation.
Claire Fontaa : Oui, et chaque épisode, lui, va dans le détail d’une technique ou d’un sujet précis, comme la conscience phonémique ou les patterns morphologiques. Ça permet de répondre aux problèmes que rencontrent les orthos en séance, de manière très ciblée. Et une fois qu’on a tout suivi, on a une vue d’ensemble complète, cohérente. C’est un format qui s’adapte bien aux besoins de la clinique.
🧠 So Spitch : Justement, parlons des orthophonistes. Qu’est-ce qu’elles vont retirer concrètement de votre formation ?
Claire Fontaa : Avant tout, de la confiance. Quand on sait exactement ce qu’on fait et pourquoi, c’est beaucoup moins stressant. Elles auront des outils éprouvés, avec des explications claires sur comment les utiliser. Ça leur permettra d’être plus efficaces, et surtout de voir des progrès concrets chez leurs patients.
Léna Sérazin : Et puis, ça rend la prise en charge plus simple. Avec une méthodologie structurée, elles n’auront plus besoin de chercher des idées partout ou de se demander si ce qu’elles font est pertinent. Tout est là, prêt à l’emploi, mais adaptable selon chaque patient. On veut qu’elles puissent se concentrer sur l’essentiel : aider leurs patients à progresser.
🧠 So Spitch : Vous avez des parcours différents mais hyper complémentaires. Comment ça s’est reflété dans cette formation ?
Claire Fontaa : J’ai apporté mon regard de chercheuse. Tout ce qu’on propose dans la formation est basé sur des études solides. Par exemple, pour les correspondances graphème-phonème, on s’appuie sur les travaux de Sprenger-Charolles. Mais j’ai aussi tenu à expliquer tout ça de manière simple et directe, pour que ce soit accessible.
Léna Sérazin : Et moi, j’ai transformé tout ça en outils pratiques. Je voulais que chaque orthophoniste puisse se dire : “Ok, je peux essayer ça dès ma prochaine séance.” Mon objectif, c’est que tout soit applicable immédiatement, et pas juste théorique. C’est vraiment un mélange de rigueur scientifique et de pragmatisme.
🧠 So Spitch : Pour finir, si vous deviez donner un conseil clé pour réussir une prise en charge des troubles du langage écrit, ce serait quoi ?
Claire Fontaa : Tout commence avec un bon bilan. C’est lui qui vous donne la feuille de route pour la rééducation. Ensuite, s’appuyer sur des méthodes validées fait gagner un temps précieux. Mais il faut aussi savoir personnaliser, car chaque patient est unique.
Léna Sérazin : La structuration, sans hésiter. Avoir une progression claire, savoir où on va et comment y aller, c’est essentiel. Et c’est exactement ce qu’on a voulu transmettre dans cette formation. Une méthode qui fonctionne, et qui est facile à suivre.
Et voilà, vous savez tout ! Claire et Léna ont conçu une formation qui promet de révolutionner la manière d’aborder les troubles du langage écrit. Alors si ce sujet vous intrigue, ou si vous cherchez des outils pour mieux accompagner vos patients, vous savez où aller.