Et si on arrêtait de bricoler en langage écrit ?
Par So Spitch
Nous, les orthophonistes, on est un peu les MacGyver du soin : un peu de scotch ici, un dé à douze faces par là, et hop, on essaye de faire avancer nos patients ! Mais parfois la boîte à outils du système D manque un peu de structure et on a envie de méthodes adaptées, calibrées et bien hiérarchisées.
Entre les suivis qui s’éternisent, les patients et parents dont la motivation est une ressource limitée, et la crainte de passer à côté du bon diagnostic, il est temps de se dire que cette impression de faire du “bricolage” ne doit pas être une fatalité dans les prises en soins en langage écrit.
On vous présente les cinq grandes problématiques auxquelles nous pouvons toutes et tous être confrontées – pas pour se prendre la tête, mais pour éclairer ce qu’on pourrait améliorer dans ces suivis. En avant !
1. Des prises en soin interminables : un parcours façon Inception
Si on parle d’éternité, un scénario nous vient en tête : on est là, en train de suivre un patient depuis des mois, voire des années, et on a l’impression de revivre la même séance en boucle, façon Inception. Et même si Leonardo DiCaprio n’est pas là pour nous sortir de ce labyrinthe, ce n’est pas une raison pour accepter que nos prises en charge n’aient ni fin ni cap.
En vrai, ces suivis sans fin révèlent surtout un manque de structure et d’outils concrets. Avec des repères clairs et des méthodes rigoureuses, on pourrait mieux cadrer chaque PES et y (re)trouver une vision claire. En d’autres termes, il est temps de sortir de cette spirale et de poser les bases de soins plus ciblés et efficaces en langage écrit.
2. Le sentiment de “bricolage” : jouer les MacGyver, c’était cool… jusqu’à un certain point
On ne va pas se mentir : combien de fois avons-nous tâtonné séance après séance, pour improviser tel Mac Gyver face à un cas qui nous laisse sans solution évidente ? Ça va bien une fois, deux fois, mais quand c’est la norme, ce sentiment de “bricolage” finit par être pesant. Au fond, c’est pas pour ça qu’on a fait cinq ans d’études, non ?
Alors quand ce “mode débrouille” se fait aux dépens des progrès, c’est un signal que notre pratique pourrait se muscler en méthode et en rigueur. Car finalement, des techniques spécifiques fondées sur des preuves, ça existe ! Et ça permet d’avancer avec plus de confiance en ce qu’on peut proposer.
3. Le manque de clarté : naviguer entre classifications, c’est pire que l’intrigue de Lost
Dyslexie, trouble spécifique du langage écrit, TND… Pas toujours facile de s’y retrouver dans ce casse-tête de termes et de classifications qui évoluent sans arrêt. Au final, c’est un peu comme Lost : on commence par un diagnostic clair, et on se retrouve vite perdues sur une île de définitions nébuleuses, à essayer de faire sens dans tout ça.
Ce flou est loin d’être sans conséquence : on y perd du temps, on embrouille parfois les familles, et nos décisions de prise en soin en pâtissent. Alors qu’on se sent tout de suite mieux avec des repères stables, des outils diagnostiques clairs et des critères actualisés.
4. Le risque de retard de diagnostic : une bombe à retardement bien réelle
Repérer les signes d’un trouble du langage écrit à l’œil nu et sans-ciller-s’il-vous-plaît, si c’était possible ça se saurait… pourtant, combien de fois nous sommes nous demandé si un diagnostic aurait pu – ou dû – être posé plus tôt ? Faute d’outils, de temps, de places dispos, on commence parfois le suivi tardivement, et là, on est face à une vraie course contre la montre, à la Mission Impossible.
Le truc, c’est que diagnostiquer tôt et pouvoir intervenir efficacement, permet de limiter les répercussions des troubles. Et pour ça, il faut être bien équipée avec des techniques et des points de repères adaptés.
5. Le manque de techniques spécifiques : l’orthophonie, ce n’est pas que du généraliste
Face à la diversité des troubles du langage écrit, on se sent parfois démunies, voire… impuissantes. Comme si notre boîte à outils était remplie de tournevis Fisher Price quand il nous faudrait un set professionnel et calibré pour chaque type de patient. Résultat, on se retrouve avec des solutions parfois trop généralistes, parfois franchement scolaires, et surtout pas assez adaptées à la remédiation en orthophonie.
Ce dont on a besoin c’est de techniques de pointe, de protocoles ciblés, et de vraies réponses adaptées aux troubles et déficits sous-jacents de nos patients.
Alors comment faire pour nos séances en langage écrit ?
En tant qu’orthophonistes, on se retrouve donc souvent à improviser, à tester, à adapter – et c’est super, sauf quand ce sentiment de “bricolage” s’installe comme une fatalité. À ce moment-là, on se demande si c’est vraiment la meilleure façon de gérer des troubles aussi complexes que ceux du langage écrit.
Si l’on veut poser des diagnostics clairs, structurer nos suivis et éviter les prises en soin interminables, il est essentiel de disposer de repères solides. Par exemple, une anamnèse bien menée, appuyée par des tests ciblés en fonction des hypothèses qu’on aura pu poser. En remédiation, des entraînements intensifs en lecture et orthographe, par exemple pour renforcer le décodage et favoriser l’auto-apprentissage, rendent le suivi plus ciblé et motivant.
Ces techniques structurées permettent de passer du mode improvisation à une pratique calibrée et cadrée. Avoir des bases rigoureuses, ce n’est pas du luxe – c’est le minimum pour travailler sereinement. En adoptant des outils spécifiques et des stratégies fondées sur des données probantes, on peut enfin sortir des solutions de fortune pour proposer une remédiation en langage écrit professionnelle, efficace et spécifique au soin orthophonique.
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